Raoult on flu, antibiotics and viral infections in the French Senate in 2012.

French infectious disease specialist Didier Raoult presented a rapport to the French Senate in 2012 and talked about flu, SARS, antibiotics and viral infections.

Last review and update: June 8, 2020.

Introduction.

We made a note of several interesting remarks that Didier Raoult, professor of microbiology and infectious disease, made in a presentation to members of the French Senate in 2012. At this time, we do not have enough information to support or to reject the remarks of Raoult. But the remarks are highly interesting and merit further investigation.

Most of the content is in the language of the original, that is in French.

Raoult on flu transmission, pandemics, antibiotics.

“…we know that influenza is mostly transmitted by hands…”

“The pandemics are detected when the medical staff gets affected…”

“Not to prescribe antibiotics for an influenza infection is an error!”

Several citations from Didier Raoult’s presentation from 2012 (in French language).

“on sait que la grippe se transmet avant tout par les mains…”

“Les pandémies sont détectées quand le personnel de santé est atteint…”

La grippe aviaire ? Folie encore ! Les pandémies sont détectées quand le personnel de santé est atteint ! Cette grippe a nombre de formes asymptomatiques, elle n’est pas plus mortelle que les autres. Quant au furet comme modèle de prédiction de la transmission, c’est absurde : on sait que la grippe se transmet avant tout par les mains…

Ferret description and photo from Encyclopedia Britannica.
Ferret description and photo from Encyclopedia Britannica.

“Ne pas prescrire d’antibiotiques pour une grippe est une erreur!”

On donne pas d’antibiotiques à la grippe est pas vrai c’est à dire que en12:19réalité le fait de donner des12:21antibiotiques aux gens qui ont 48 heures12:23de grippe est la meilleure sauvegarde12:25pour empêcher les gens de mourir.

“La transmission de SARS-CoV-1 s’est plutôt faite par les mains.”

En outre, faisons attention au SRAS : la transmission est longtemps restée mystérieuse, aujourd’hui on pense qu’elle s’est plutôt faite par les mains d’un employé d’hôtel à Hong-Kong que par les voies respiratoires.

Didier Raoult to members of the French Senate in 2012 (1) (the transcript in French language):

French infectious disease specialist Didier Raoult presented a rapport to the French Senate in 2012 and talked about flu, SARS, antibiotics and viral infections.
French infectious disease specialist Didier Raoult presented a rapport to the French Senate in 2012 and talked about flu, SARS, antibiotics and viral infections.

Didier Raoult, professeur de microbiologie et spécialiste des maladies infectieuses:

Nous avons un problème avec les relations entre la science et la société. La presse est sensible aux émotions et alimente de fausses inquiétudes : H5N1 a tué des animaux, pas d’êtres humains, mais le fantasme de la transmission (du furet à l’homme !) a été entretenu, y compris par les grands journaux scientifiques comme Nature. La population est aussi friande de prévisions alarmistes. Or on ne sait pas prévoir ! L’avenir n’est pas le reflet du passé. La grippe espagnole n’arrivera plus jamais ! N’est-ce pas Marx qui disait que l’histoire ne se répète pas et que ce qui est une tragédie la première fois, comme la Révolution, devient une farce en se répétant … ?

Il y a aussi des tabous concernant les modes de transmission qu’il faut savoir lever. Nous avons un problème majeur avec le sida en France. Le taux de transmission en France par coït anal réceptif est aussi élevé qu’il y a trente ans. Quant à la transmission de l’hépatite C sexuelle, elle se fait par la même voie. Or, il est interdit de le dire. La médecine et la science ne sont pas politiquement correctes ! En Angleterre, on interroge les jeunes patients, en France on prend des mesures de prophylaxie pour tous les gamins qui viennent consulter…

Autre tabou : on savait depuis longtemps que l’épidémie de choléra venait des soldats népalais et de leurs déplorables latrines, mais c’était tabou parce que c’étaient des Casques bleus venus sauver Haïti. Même The Lancet n’a pas voulu publier les travaux qui le montraient. Moralité : 10 000 morts.

Nombre de maladies émergentes viennent aussi de notre alimentation carnée. Certaines zones sont à très haut risque, comme la région à la jonction de la Thaïlande, de la Chine et du Laos, par exemple, où l’on consomme toutes sortes d’animaux crus, ce qui augure de maladies spécifiques à venir.

En outre, faisons attention au SRAS : la transmission est longtemps restée mystérieuse, aujourd’hui on pense qu’elle s’est plutôt faite par les mains d’un employé d’hôtel à Hong-Kong que par les voies respiratoires.

Enfin, un mot sur les aéroports, notamment Roissy, où les choses ne sont pas aussi parfaites qu’on l’a dit car j’ai vu de mes yeux un enfant prendre l’avion avec une belle varicelle. On peut circuler dans l’aéroport de Roissy en toute impunité avec des virus, comme je l’ai constaté à plusieurs reprises. (Applaudissements)

Pour moi, ce qui pose problème ce n’est pas l’information, mais la décision. Le H5N1, dont toute la presse s’est emparée, a suscité une vraie folie. Pour l’H1N1, on avait prévu 700 lits. Au maximum, 25 lits ont été occupés. Nous n’avons pas un problème de communication, mais de gestion. Dès 2009, dans un article, j’avais plaidé pour une vaccination par les professionnels de santé, par les médecins. On a préféré confier la vaccination à des préfets dans les stades. On en est même arrivé à une politisation de la vaccination, problème médical : on se faisait vacciner quand on était de droite, et de on s’y refusait quand on était de gauche !(Applaudissements)

Les personnels de soins et les chercheurs l’emportent sans peine sur les journalistes et les politiques dans le coeur des Français. Quand les politiques prennent en otage un sujet de santé publique, c’est la catastrophe : mieux vaut nous laisser les gérer, nous inspirons davantage confiance !

L’âge du scientisme triomphant est révolu : les scientifiques qui se croyaient tout-puissants sont désormais perçus comme arrogants. La réalité est que, pas plus que Nostradamus, nous ne savons comment iront les choses en 2020 ou en 2050. La vie est pleine de surprises. Prétendre dire l’avenir mine la crédibilité des scientifiques.

Les infections sont à l’origine de 30 % des décès dans le monde. Sida, tuberculose et paludisme sont les trois grandes. On nous promet des vaccins, qui ne viennent toujours pas, non pas faute de compétences ou d’argent, mais parce qu’il y a un trou de connaissances. S’y ajoutent les infections digestives et respiratoires, les plus connues et les plus tueuses ; les infections prévenues par vaccinations, qui sont en forte croissance ; les cancers infectieux, qui représentent 25 % des cancers ; les infections émergentes : 90 % des bactéries et virus identifiés n’étaient pas connus il y a trente ans. C’est le résultat de l’apparition de nouveaux outils de connaissance, mais aussi des changements de notre environnement, des déséquilibres de nos écosystèmes, de l’émergence de nouveaux organismes, virus à ARN et bactéries résistantes. Le nombre de bactéries répertoriées est passé de 1 800 en 1980 à 14 000, et il y a trois millions d’espèces d’insectes ! Ces avancées, essentiellement dans les CHU, ont été rendues possibles grâce au financement de la santé, alors qu’elles n’étaient pas une priorité au niveau national. Idem pour le génome : mon premier séquenceur a été payé par le programme hospitalier de recherche clinique (PHRC). Le progrès est foudroyant, il faut 24 heures aujourd’hui pour séquencer le génome d’une bactérie émergente. Reste qu’on ne sait pas encore à quoi raccrocher 70 % de l’expression du vivant. C’est un défi pour l’avenir. L’état des connaissances change radicalement, en permanence ; il faut changer de paradigme.

Il y a de l’ignorance, mais aussi l’aveuglement. Lors de l’épidémie de grippe espagnole, 85 % à 90 % des décès étaient dus à une surinfection bactérienne. On le sait ! Ne pas prescrire d’antibiotiques pour une grippe est une erreur ! Les bactériologistes ne lisent pas les travaux des virologues, et vice-versa… Aveuglement, toujours !

La grippe aviaire ? Folie encore ! Les pandémies sont détectées quand le personnel de santé est atteint ! Cette grippe a nombre de formes asymptomatiques, elle n’est pas plus mortelle que les autres. Quant au furet comme modèle de prédiction de la transmission, c’est absurde : on sait que la grippe se transmet avant tout par les mains…

La folie du bioterrorisme ? Dans mon rapport au gouvernement, j’ai rappelé qu’en quarante ans, il n’y avait eu que deux exemples. Le premier, on le doit à l’armée russe, qui a laissé échapper un nuage de charbon d’un laboratoire P3 près d’Ekaterinbourg : il a tué une centaine de personnes ; l’autre, à l’armée américaine, qui avait recruté à Fort Detrick un scientifique au lourd passif psychiatrique, pour ne pas dire fou, qui est sorti du laboratoire avec du charbon plein les poches et l’a envoyé à des politiques et des journalistes. Ces armées n’ont tué que des membres de leur propre population. Mais à cause d’elles, à cause de tous ces fantasmes autour du bioterrorisme, on ne peut plus travailler sur des maladies qui tuent vraiment, comme la peste, la tularémie, ou la variole.

Autre mythe : compter sur l’Institut Pasteur pour résoudre les problèmes de maladies infectieuses. C’est oublier que Pasteur a changé depuis cinquante ans, on n’y fait quasiment plus que de la recherche fondamentale ; l’épidémiologie, la santé, c’est dans les CHU !

La première des maladies émergentes, c’est la septicémie nosocomiale. Nous évaluons le nombre de morts à 12 000 par an, bien plus que le SRAS ! Les mesures prises sur des sites pilotes aux États-Unis montrent que l’on peut réduire la mortalité de 30 % par des mesures simples. Mais on n’en parle pas. Et quand l’INVS ne dénombre que 340 morts, nous évaluons la surmortalité rien qu’à Marseille à 1 000…

Nous manquons de moyens d’observation, alors que la veille sanitaire est d’abord de nature biostatistique. C’est la leçon du Center for Disease Control and Prevention (CDC) aux États-Unis. En 1976, c’est la surmortalité statistique des hommes à Philadelphie qui a permis d’identifier la maladie du légionnaire. L’État doit s’appuyer sur une base scientifique élargie et rapide. Nous sommes à l’âge des analyses massives, il faut pouvoir détecter les événements nominaux, analyser les signaux. Pour cela, il faut plus que des réseaux : développer la veille sur les syndromes. L’épidémie de gastroentérite se traduit d’abord par l’augmentation des recherches sur Google, ensuite par l’absentéisme des femmes jeunes -qui doivent garder leurs enfants- puis par les achats d’anti-diarrhéiques en pharmacie, enfin seulement par l’augmentation du nombre de consultations chez les médecins !

Il faut aussi restructurer la recherche et mettre les données à disposition des investigateurs. Je l’avais dit à Jean-François Mattéi, personne ne sait en France quand on meurt… Lors de la canicule de 2003, la direction générale de la santé prétendait qu’il n’y avait pas de problème et que la presse racontait n’importe quoi ! Les services de l’État étaient incapables de produire des statistiques. Ce sont les croque-morts, quand ils se sont retrouvés en rupture de stocks de cercueils, qui ont tiré la sonnette d’alarme ! Je suis convaincu que le H1N1 a sauvé 2 000 à 3 000 vies en France en inhibant la circulation des autres virus, ce qui a permis à la grippe de s’arrêter en décembre.

C’est dire l’importance de l’accès aux données brutes. Accéder aux données sur la mort en France coûte 30 000 euros ! Nous pâtissons de la désorganisation, du centralisme et de l’isolement. L’INVS a été créé sans microbiologie, sans malades, sans recherche et sans universitaires. C’est une faute. Il est isolé à Saint-Maurice, dans le Val-de-Marne. Il faut mettre les gens ensemble, sinon on crée des cultures séparées qui deviennent antagonistes, qui ne pensent plus ensemble. Il faut regrouper, faire des noeuds, sur le territoire. On a détruit la recherche séculaire sur les maladies tropicales et les voyages, quand l’armée qui avait une longue expérience dans ce domaine, a pris la décision de tout déplacer à Brétigny. Les spécialistes de médecine des voyages ont tous démissionné.

Les centres nationaux de référence se répandent à l’infini. La France a-t-elle besoin d’un centre de référence sur la peste, le charbon, la rage ? Cela n’a pas de sens par rapport aux priorités de santé publique.

Permettez-moi d’observer que je viens à Paris pour parler cinq minutes, ce qui me fait perdre plus d’une journée ! Je le fais une fois, mais je dois aussi travailler ! Les comités sont surtout composés d’oisifs ou de Parisiens ! Parfois les deux ! Le pays pourrait se moderniser et se mettre à la vidéoconférence, qui se pratique couramment aux États-Unis ! Tout ne peut se passer dans une salle de réunion au ministère.

Les institutions font du lobbying qui n’a rien à voir avec leur finalité. Les seules structures d’urgence qui existent dans ce pays pour le soin, ce sont les CHU : c’est là que se trouvent le monde, les techniciens, les gardes, l’habitude de faire. Quand j’étais au ministère de la santé, la responsable voulait placer les centres de risques suspects en dehors des CHU. Il faut tout regrouper dans des infectio-pôles, j’en ai proposé sept, dont un à Paris ! Le pays doit être maillé de noeuds où convergent des docteurs, des épidémiologistes, des scientifiques et de la technologie, si nous ne voulons pas nous retrouver en deuxième zone dans la lutte contre les maladies infectieuses ! (Applaudissements)

The propositions made by professor Didier Raoult to the French Senate (in French).

Below, we insert the propositions made by professor Didier Raoult to the French Senate, originally in 2003. Countries that need to design their defense against infectious disease may want to consult Didier Raoult and specialists of similar caliber.

VI. LES PROPOSITIONS

Le rôle d’un organe de prospective est d’éclairer les choix d’avenir, d’anticiper les grandes évolutions de la société et de dégager les leviers d’action permettant d’infléchir certaines tendances considérées comme contraires aux buts recherchés. Il n’est donc pas dans ses objectifs d’entrer dans le détail des mesures à prendre qui relèvent plus du quotidien et du court terme que du long terme. C’est la raison pour laquelle votre délégation à la prospective suggère aux organes compétents du Sénat de se saisir de ses conclusions pour en poursuivre l’examen dans le cadre des compétences qui sont les leurs.

Pour autant, cette étude a permis de noter les très nombreuses suggestions et propositions faites au cours des entretiens ou auditions et de l’atelier de prospective. Il aurait été dommage de ne pas en tenir compte. Aussi ce rapport contient-il une présentation résumée des propositions contenues d’une part dans le rapport remis par le Professeur Didier Raoult au Ministre de la Santé le 17 juin 2003 dans le cadre du bioterrorisme, d’autre part dans le rapport du Haut Conseil de la Santé Publique de 2010 et enfin exprimées par les intervenants du 9me atelier de prospective organisé par votre délégation. Les propositions retenues par votre rapporteur sont celles qu’il considère comme les plus adaptées pour répondre aux enjeux des nouvelles maladies infectieuses émergentes ; elles sont listées dans le cadre des dix principaux leviers d’action identifiés.

A. PROPOSITIONS CONTENUES DANS LE RAPPORT RAOULT AU MINISTRE DE LA SANTÉ (17 JUIN 2003)

Ce rapport contenait d’importantes propositions portant sur :

La prise en compte des nouvelles maladies infectieuses

Désigner trois centres de référence pour l’isolement et la caractérisation des pathogènes très infectieux (Paris, Lyon, Marseille) ;

Equiper les aéroports internationaux permettant l’isolement de patients suspects ;

Préparer des circuits d’isolement allant des aéroports et des gares aux centres identifiés (Paris, Lyon, Marseille) ;

Réaliser des exercices et des simulations.

La création d’infectiopôles

Mise en place de 7 infectiopôles à Paris (Necker, IPP), Marseille, Lyon, Lille, Bordeaux, Toulouse et Montpellier ;

Faire réaliser un projet par site intégrant les forces en présence et en développant des thèmes spécifiques ;

Créer des ensembles épidémiologiques dans ces infectiopôles et créer les centres de référence manquants ;

Délocaliser les forces de l’Invs dans ces pôles ;

Créer des centres de référence par syndrome (pneumonie sévère à Lyon, maladies tropicales à Marseille, maladies transmises par les arthropodes à Marseille, maladies sexuellement transmissibles à Bordeaux, mycologie médicale à Lille) ;

Créer un comité de pilotage national et un comité d’évaluation international ;

Confier le développement de la recherche sur les agents de bioterrorisme orphelins aux infectiopôles avec les moyens afférants.

A video of Raoult’s presentation.

Selected references:

1. Les nouvelles menaces des maladies infectieuses émergentes, L’ATELIER DE PROSPECTIVE DU 24 MAI 2012.
http://www.senat.fr/rap/r11-638/r11-63853.html
Accessed on June 8, 2020.

6 Comments

  1. Pingback: viagra

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *